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Traduction en chantier

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Kopfland - Passagen
Gedichte
Edition Suhrkamp

Cette esquisse de traduction faite avec
mes connaissances fragmentaires de la langue allemande,
je la confie aux professeurs pour qu'ils la mènent à bien.
Christian Lippinois.

[version corrigée le 5 novembre 2003]

Haus

Ich habe gewohnt in diesem Haus,
bis an den Rand der Gewohnheit.

Ich habe gegessen in diesem Haus,
bis an den Rand des Hungers.

Ich habe gelacht in diesem Haus,
bis an den Rand der Verzweiflung.

Ich habe geliebt in diesem Haus,
bis an den Rand des Hasses.

Ich habe gesprochen in diesem Haus,
bis an den Rand des Schweigens.

Wenn ich in diesem Haus nicht sterben will,
dann muss ich anders leben.

Maison

Dans cette maison j'ai habité,
Jusqu'à la limite de l'habitude.

Dans cette maison j'ai mangé
Jusqu'à la limite de la faim.

Dans cette maison j'ai ri
Jusqu'à la limite du désespoir.

Dans cette maison j'ai aimé
Jusqu'à la limite de la haine.

Dans cette maison j'ai parlé
Jusqu'à la limite du silence.

Si je ne veux pas mourir dans cette maison
Alors il me faut aller vivre ailleurs.

 

 

Gespräch

Du sagst, hier ist nichts. Denke nach :
Im Garten werden die Hölzer wach

ich trage ein Vogelherz unter der Zunge.
Du sagst, ein tieferer Zug auf die Lunge

und schnell vergeht, was uns hält. Hör zu :
Helle Finsternis - wir sind hier, ich und du

Lust und vergiftete Bäume, Ruhe am See
bleiherne Klarheit im Winter und Heimweh

nach nüchterner Ferne, aus der wir ertragen
was uns in die Flucht der Hoffnung geschlagen.

Conversation

Ici dis-tu, il ne se passe rien. Réfléchis :
Dans le parc les bosquets s'éveillent

Je porte un cœur d'oiseau sous la langue.
Tu dis cela, tu soupires plus profondément

et déjà passe ce qui nous tient. Écoute :
Claires ténèbres - nous sommes ici, toi et moi

Joie, arbres souffreteux, sérénité sur le lac
Clarté de plomb hivernale, nostalgie

d'un lointain plus limpide dont nous endurons
ce qui a mis l'espoir en déroute.
 

 

 

Märchen zur Unzeit

Schnee fällt. Warum hat der Kuckuck gelogen ?
Die Asche des Sommers fällt. Schnee.
So hat der König uns also betrogen.
Fällt auf den Fischer, die Kinder, das Reh.

Der Fischer kehrt heim. Er ist, was er war.
Der Butt reiht Masche an Masche.
Fällt mir ins Auge, fällt in dein Haar -
Zerrissen das Garn : Schnee fällt zu Asche.

Alles und nichts ist in Käftig und Reuse.
Die Welt ist entzaubert, Hans ist im Glück.
Wer nicht mehr am Gold klebt, sagt leise :
Einmal Bremen, hin und züruck.

Légende hors de saison

Tombe la neige. Pourquoi le coucou a-t-il menti ?
Tombe la cendre de l'été. Neige.
Ainsi le roi nous aussi dupés.
Tombe sur le pêcheur, les enfants, le chevreuil.

Le pêcheur s'en revient. Tel qu'il était il est
Le filet défile maille à maille.
Tombe dans mes yeux, tombe dans tes cheveux -
Déchiré le filet : tombe en cendre la neige.

Dans le casier et dans la nasse, tout et rien.
Le monde est enchanté, Hans est ravi.
Celui qui n'est plus attaché à l'or dit à voix haute :
Une aller-retour pour Brème.
 

 

 

Umgebung

Hinter der Stirn das Bild von der anderen Stadt.
O heimatlischer Schutz, der sich gewaschen hat !

Die Freunde tragen ihre dünne Haut verbissen
wie eine schwere Lust. Die Fäden sind zerrissen.

Die Dunkelmänner schiessen gross ins Kraut.
Aus lauter Mauern haben sie die Stadt gebaut.

Und nicht zu vergessen : ein Leben, nicht existent,
das sich zu real exiterenden Sorgen bekennt.

Stadt - wo ist Heimat ? Mein Hass, meine Liebe ?
Ich wüsste es besser, wenn ich nirgendwo bliebe.

Bäume, wachst nur im östlichen Frühlingsasfalt -
wer euch sieht, bleibt nicht jung, wird nicht alt.

 

Ambiance

Derrière le front l'image de l'autre ville.
O asile de la patrie qui s'est pâli !

Les amis s'acharnent à porter leur grêle dépouille
Comme une lourde joie. Les fils en sont rompus.

Les hommes en noir montent fort en graine.
La ville, ils l'ont faite de hauts murs.

Et ne pas oublier : une vie inexistante
Qui professe le souci du réel existant.

Ville - Où est la patrie ? Ma haine, mon amour ?
Mieux le saurais-je à n'habiter nulle part.

Arbres, cela ne pousse que sur l'asphalte printanier de l'est
Qui vous voit, perd sa jeunesse sans connaître le grand âge.

Abschied 2

für Gerhardt Csejka

Es ist niemand im Haus. An den Wänden klebt Luft.
Der Himmel wird rot und Finsternis ruft.

Streifen aus Stein in der geborstenen Welt,
bevor sie in tieferes Schweigen zerfällt.

Am Rand eine helle Gestalt. Der Baum steht allein.
Hin gehe ich. Leichtigkeit, Wald zu sein.

 

 

Adieu 2

à Gerahrdt Csejka

Personne dans la maison. L'air colle aux murs.
Le ciel se fait rose et réclame l'obscurité.

Lignes de pierre dans un monde plus que né
Avant qu'il ne se désintègre en un plus profond silence

A la lisière une silhouette claire. L'arbre seul.
J'y vais. Quelle allégresse d'être forêt.

Verkehrte Zeit

Hörensagen

Wenn ich nichts höre, kann ich nicht sprechen.
Nicht, dass ich stumm wäre, wenn ich nichts höre.
Ich kann nur nicht sprechen.

Manchmal bin ich auch stumm.
Dann könnte ich sprechen.

Doch wenn ich spräche, ich hörte es.
Also höre ich nichts, ich kann nicht sprechen.

Denn hörte ich, was ich spräche, ich wäre stumm.

 

À contre-temps

S'entendre dire

Quand je n'entends rien, je ne puis parler.
Non pas que n'entendant rien je fusse muet.
Simplement je ne peux pas parler.

Parfois aussi je suis muet.
Néanmoins je pourrais parler

Tout de même si je parlais, je l'entendrais.
Mais n'entendant rien, je ne puis parler.

Si donc j'entendais ce que je dis, je serais muet.

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