Les canards s'en lavent les pattes

Croisière 2005

par Jean-Bernard Forie


Vendredi 26 août 2005

À l’aube, je soulève un pan de mon abri : dehors tout n’est que brume opaque, rosée glaciale, silence et immobilité. Je me réchauffe en marchant sur le ponton. Un retraité du voisinage vient me rejoindre, en sandales et légèrement vêtu, apparemment insensible au froid et à l’humidité ambiante. Il habite sur le port et vient causer un peu en attendant la renverse. À cause du faible coefficient, il ne se passe rien au retour du flot, et il faut encore attendre, car le soleil tarde à dissiper la brume. J’ai le temps de grignoter quelque chose (il ne reste plus grand-chose au fond du « bidon aux vivres »), ranger le bateau et préparer le départ, qui a lieu quand je juge la visibilité suffisante. Le rideau de brume s’évapore, et je navigue par temps clair et petite brise d’ouest vers Libourne, avec l’aide du flot. J’aime toujours cette étape qui, à chaque fois, clôture ma navigation en Gironde : eau plate, brise maniable, fatigue et sensation d’accomplissement après une semaine de navigation bien remplie. Les changements d’amures s’enchaînent, huilés par tous ces jours de navigation. À hauteur du Tertre de Fronsac, sur un ponton flottant un homme me regarde, en compagnie d’une jeune fille (sa fille ?). Plus loin passe une petite vedette fluviale avec un couple à bord. Je longe enfin une propriété où deux dames, sans dire un mot, me font de grands saluts en souriant.

Quelques minutes encore, et j’accoste au ponton du club d’aviron, à l’embouchure de l’Isle. Il est presque 13h.


Jeudi 25 août | Samedi 27 août


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