14 mars 2005, port de Talmont —Au
fond du port, près de la chasse du canal, un
bosquet de prunus, rose mordant, prêts à fleurir.
Le long du chemin qui ceint la baie, les frênes
débourrent, les sureaux lancent des bouquets
de feuilles. Première alouette courant dans
l’herbe. A la pointe de Cornebrot, sous la falaise,
les pêcheries sur leurs pilots, les passerelles
de planches courant dans la pente, l’odeur bleue
du chêne, clapotis entre les blocs, grappes
de fucus, écales d’huîtres crissant
sous le pas. Sur le chemin de crête vers Barzan,
la jeune vigne dont les rangs courent en tête
de falaise, au bord de l’espace estuarien. Dans
la brume la côte du Médoc que longe un
cargo, l’écho de ses machines. Dans la
paroi où nichent les passereaux, la chasse
des éperviers, vol nerveux, ailes en fer de
faux. La campagne garde ses teintes d’hiver.
Au-delà de la presqu’île de Talmont,
par-dessus les toits de l’église Sainte-Radegonde,
la baie de Meschers, vers le nord la fuite des falaises.
Le vent d’altitude pousse des plaques de nuages, étire
des cirrus. Le bourg de Talmont, un réseau
de petits lieux resserrés dans une coquille,
l’ove des murailles.
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